Tuesday, August 29, 2006

Letter From Unknown




Le célèbre écrivain polonais Stanislaw Jerzy Lec avait dit : « Politiciens, demandez conseil aux gastro-entérologues : que peut-on encore faire avaler aux citoyens, parce que les blessures se cicatrisent, mais les cicatrices continuent de grandir avec nous. »

ET VOUS?...
Si vous aviez eu l'occasion de lui parler ou de lui écrire... que lui auriez-vous dit ?

Mon très cher ami Stanislaw, j’aime te lire, bien que je n’aie pas eu le plaisir de te connaître personnellement, tu es mort avant ma naissance, mais avec ma plume je vais te parler d’Haïti, mon pays. Le premier pays noir au monde devenu indépendant le premier Janvier 1804 après avoir combattu les troupes de Napoléon.

Nous sommes maintenant plus dépendant que jamais, les troupes de la Minustah sont en train de faire la loi, en plus, ils s’arrangent pour coucher avec nos femmes sans notre consentement. Avant, j’allais passer les vacances dans ma ville natale, j’étais le beau garçon qui venait de New York, sans problèmes avec les poches remplies de dollars américains.

Les jolies filles de ma ville voulaient toutes faire ma connaissance pour aller danser et jouir de l’été sur la plage tranquille. Je me sentais roi, aujourd’hui je ne suis rien parce les nanas sont devenues plus exigeante, du fait qu’il y ait beaucoup d’hommes pour peux de femmes. Pour sortir avec une fleur haïtienne, il faut montrer les deux (P) le pognon et le protège.

Stanislaw mon ami, j’ai eu le malheur d'immigrer une fois – je resterai toujours métèque toute ma vie, et étranger partout, même dans mon pays d'origine. J’étais comme les autres immigrants, un individu mal informé qui pensait qu’un pays était meilleur qu’un autre. C'est notre malédiction à nous, immigrants.

Stanislaw mon ami, l'histoire est un perpétuel recommencement, mais on ne recommence jamais. Si c'était à refaire, recommenceriez-vous ? dit la chanson ; jamais on ne recommencerait, à moins d'être gâteux ou d'ignorer le goût de l'expérience. Si je devais recommencer ma vie, je ferais les mêmes erreurs…sans laisser mon pays.

Stanislaw mon ami, je ne comprends pas ce que les citoyens des pays qui se disent ami d’Haïti accomplissent en Haïti. Notre pauvre peuple les appelle « Touristes de l’ONU. »Mes compatriotes pensent que ces touristes mondiaux sont : ceux qui troublent l'eau dans mon pays pour mieux pêcher. A chaque fois qu’on doit renouveler le contrat de la Minustah, la délinquance s’amplifie, le kidnapping augmente, ainsi que l’insécurité. Une fois le nouveau contrat approuvé pour six mois, le taux de criminalité diminue en moins d’une semaine.

Stanislaw mon ami, la nourriture nous manque, mais nous avons toujours assez de force pour tomber et mourir avec dignité devant les yeux froids de l’étranger. Un petit peuple libre, même dans la pauvreté est plus grand qu'un grand peuple esclave. La pauvreté des biens est facile à guérir, la pauvreté de l'âme, impossible ; de ce fait nous ne pouvons rien espérer des « Bureaucrato-Technocrates » en bleue de la force Onusienne. L’argent n’a pas d’odeur, mais la pauvreté en a une odeur nauséabonde et écœurante. La pauvreté met le crime au rabais, mais le peuple haïtien refuse de partager la grande fraternité de la merde. Le plus curieux, c’est que l'argent de la coopération internationale aide à supporter la pauvreté…dégoûtante.

Stanislaw mon ami, les gens de mon pays ne supportent pas le sentiment d'injustice. La pauvreté, le froid, même la faim, sont plus supportable que l'injustice. L’impunité continue d’être un vice privilégié chez moi. L'hypocrisie mondiale nous donne la mort dans l’âme, pendant que les criminels jouissent en repos d'une impunité tyrannique.

Stanislaw mon ami, Le sommeil occupe le tiers de notre vie, mais c’est le seul don gratuit qu’accordent les dieux, aussi la consolation des peines de nos journées ; je dois aller au lit.

Bonne nuit, mon ami.

L’Inconnu
New York/2006-08-29

3 comments:

  1. trans:
    The celebrated Polish author Stanislaw Jerzy Lec wrote: "Politicians, ask the advise of gastro enterologiststs; how much more can you force citizens to swallow, because the wounds form scarw, but the scars continue to grow with us."

    And you.?

    If you had the chance to speak or write to him...what would you say?

    My very dear friend Stanislaw, I love reading you, even though I never had the pleasure of making your acquaintance, you died before I was born, but with my pen I will speak to you of Haiti, my country. The first black country in the world to become independent, in Januar, 1804 after combart against Napoleon's forces.

    We are now more dependent than ever, the forces of MINUSTAH are in the course of making the law, and more; they arrange to sleep with our women without our consent. Before this I would go to spend my vacation in my native village; I was the golden boy who came from New York, without problems, with a pocket full of American dollars.

    The pretty girls of my town all wanted to get to know me to go out dancing and enjoy the summer on the quiet beach. I felt like a king; today I am nothing because the chicks have grown more demanding, because there are many men for only a few women. To go out with a Haitian flower, you have to come equipped with the two Ps, money and protection.

    Stanislaw my friend, I had the misfortune to emigrate once - I will remain a wog all my life, a stranger everywhere, even in my country of origin. I was like other immigrants, an individual misinformed, who thought on country better than another. It's our curse, all of us, immigrants.

    Stanislaw my friend, history is a perpetual beginning again, but we never begin again. If you could do everything over, would you begin again? the song says: one never starts over, at least not unless one is senile. If I had to live my life over, I would make the same errors, but without leaving my country.

    Stanislaw my friend, I don't understand what those citizens of countries who call themselves friend of Haiti are doing in Haiti. Our poor people call them "UN Tourists". My countrymen think these global tourists are those who stir the waters in my country the better to fish there. Each time the MINUSTAH mission is coming up for renewal, delinquency is amplified, kidnapping increases, as well as insecurity. Once the contract has been renewed for another six months, the crime rate goes down in a week.

    Stanislaw my friend, we lack food, but we have always had the power to fall over and die with dignity before the cold eyes of foreigners. A small, free people, even in poverty, is greater than a great enslaved people. Material poverty is easy to cure, spiritual poverty, impossible: because of this fact we can hope for nothing from TechnoBureaucrats of the UN force in blue. Money has no odor, but smells nauseaous, sickening. Poverty puts crime at a discount, but the Haitian people refuse to share in the great fraternity of shit. The most curious thing, is that the money of international cooperation helps to support poverty...disgusting.

    Stanlislaw my friend, the people of my country cannot endure the feeling of injustice. Poverty, yes, cold, even hunger, are more bearable than injustice. Impunity continues to be an extraordinary vice in my view. Global hypocrisy causes us spiritual death, while the criminals enjoy their tyrannical impunity in peace.

    Stanislaw my friend, sleep takes up a third of our lives, but it is the only free gift accorded us by the gods, the consolation for the troubles of our days. I must go to bed.

    Good night, my friend.

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  2. scars
    January
    combat

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  3. "money has no odor, but poverty smells nauseous..."

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